Selon une étude menée par l’Institut National de la Santé Publique, en Tunisie, la Tunisie enregistre un taux de prévalence global du tabagisme de plus de 30% chez les personnes âgées de 25 ans et plus, avec un taux de prévalence de 55,6% chez les hommes et de 5,2% chez les femmes.
Plus grave encore, le tabagisme tue chaque année environ 6.400 personnes, dont 850 femmes ; la moyenne d’âge des décédés se situe entre 35 et 69 ans.
En outre, l’enquête de la Direction de la santé scolaire et universitaire menée sur un échantillon de 4.282 élèves âgés entre 12 et 20 ans, révèle que 55% de ces élèves fument des cigarettes contre 8,6% qui préfèrent le narguilé, dont la consommation équivaut à près de 100 cigarettes (3 paquets) selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dont un rapport révèle que trois fumeurs sur quatre aspirent à arrêter de fumer.
Comme pour toute dépendance, il est difficile pour la plupart des fumeurs d'arrêter sans aide extérieure et ils ont donc besoin de soutien et d'appui afin de surmonter leur dépendance.
Les méthodes les plus efficaces pour cesser de fumer peuvent être prescrites par un médecin.
Plusieurs traitements de sevrage tabagique sont disponibles. L’une des méthodes aujourd'hui disponible en Tunisie est une nouvelle classe de traitement conçue pour aider les fumeurs à atteindre leur objectif. La molécule Varenicline (Champix
) est le premier médicament sans nicotine spécialement conçu pour le sevrage tabagique. Il est unique parce qu'il empêche la nicotine de se fixer sur les récepteurs du cerveau qui provoquent la dépendance au tabac.
Champix
est également différent parce qu'il requiert une prescription médicale. C'est là un point important car le tabagisme représente une préoccupation sérieuse et que les médecins sont amenés à jouer un rôle important pour aider les fumeurs à arrêter.
Le mois de Ramadan constitue une opportunité pour permettre aux fumeurs d’arrêter de fumer. Plusieurs fumeurs tiennent toute la journée sans leur dose de nicotine. Pendant Ramadan, les fumeurs résistent à leur dépendance au tabac par respect au jeûne et aux vertus de discipline et de pureté du mois Saint. Cependant, et en raison de la forte accoutumance qu'entraîne la nicotine contenue dans les cigarettes et la Chicha, s'abstenir de fumer pendant la journée peut entraîner des symptômes de sevrage tels que irritabilité, colère, agitation, impatience, insomnie ou encore des difficultés à se concentrer.
Le problème, selon le Pr. Aouina, est, qu'après la rupture du jeûne, «les fumeurs cèdent et fument beaucoup plus afin de rattraper le temps perdu». Pourtant, jeûner tout au long du mois représente pour les fumeurs une opportunité pour arrêter. «Il n'est jamais trop tard pour arrêter de fumer et le fait de jeûner tout au long du mois de Ramadan représente pour les fumeurs une opportunité idéale pour y parvenir. Les fumeurs qui tentent d'arrêter de fumer durant cette période ont besoin de concentrer leurs efforts sur l'abstention après la rupture du jeûne.» conclu le Pr. Aouina.