A 58 ans et avec plus de 70 millions de disques vendus à travers le monde, Stevie Wonder est une icône intouchable. Poly-instrumentaliste malgré sa cécité, il sait jouer du piano, de l’harmonica, de la batterie et du clavier. Un talent justement récompensé puisqu’il a remporté 26 Grammy Awars (prix attribué aux musiciens), un record pour un artiste en solo. Wonder n’en reste pas moins un citoyen engagé, il le prouve par ses nombreuses prises de position.
Stevie Wonder en France, c’est assez rare pour être signalé. L'un des ambassadeurs de la musique noire américaine a donné un concert unique à Bercy ce dimanche. Ses fans attendaient son passage dans la capitale depuis mai 1992 et un show au Zénith.
«My Chérie Amour», chanson écrite en 1969. C’est un de ses premiers tubes. Wonder a 19 ans. Il vient de signer sur le célèbre label Motown. Il est présenté comme un génie précoce. Il reprend déjà Bob Dylan.
En 1972, Wonder accouche de hits en pagaille. Il est de retour sur Motown après l’avoir quitté pour divergences de méthodes. Très inspiré, il sort deux albums. Le single «Superstition» atteint le sommet des charts. La chanson devient le symbole du son si particulier du clavinet. S’ensuit une tournée avec les Rolling Stones qui va lui permettre de toucher un public plus large.
1973. Stevie Wonder a sorti «Innervisions», un de ses albums les plus aboutis. «Living for the City» est une chanson socialement engagée qui retrace les tribulations d’un jeune homme noir dans l’Amérique de l’époque. C’est aussi l’année de son accident de voiture qui le laissera quelques jours dans le coma.
En 1980 sort l’album «Hotter Than July», son premier Platinum (plus d’un million d’exemplaires vendus). Le single «Happy Birthday» y est présent. La chanson joue un rôle fondamental dans sa campagne pour faire de l’anniversaire de Martin Luther King un jour de fête nationale. (Il y arrivera en 1986) C’est aussi l’occasion de sortir «Master Blaster», un tube accrocheur.
Il aime les grands évenements. Le 24 Juin 1989 Stevie Wonder chante son tube «Free» pour le centenaire de la Tour Eiffel. En 1996, aux Jeux Olympiques d’Atlanta, il joue
«Imagine» de John Lennon lors de la cérémonie de clôture.
Il a multiplié les collaborations tout au long de sa carrière. En 1975, le «Wonder Dream Concert» à Kingston, Jamaïque, réunit Bob Marley et les Wailers. Il a aussi joué avec Damian Marley, fils de Bob, Sting, Michael Jackson, Whitney Houston ou même quelques rappeurs comme Busta Rhymes, Dr Dre, Snoop Dog. Tous ont souligné son influence sur la musique américaine. Il compose aussi pour le réalisateur Spike Lee. On retiendra son duo avec Paul McCartney en 1982, et la chanson «Ebony and Ivory» qui célèbre la mixité raciale.
En 2004, le chanteur avait soutenu John Kerry, candidat démocrate malheureux. Le 28 août 2008, à la convention de Denver, Stevie Wonder affiche son soutien à Barack Obama et chante «Fear Can't Put Dreams to Sleep» ou «Signed, Sealed, Delivered I'm Yours». Son engagement politique et social fait de lui plus qu’une simple star de la musique.