Le président du Conseil Italien, Silvio Berlusconi entreprendra une visite officielle en Algérie dans les prochains jours. En marge de sa visite officielle, Silvio Berlusconi tentera de donner un coup de pouce au dossier Nessma TV à Alger. La chaîne privée tunisienne avec qui Berlusconi est associé, n’a, pour le moment, aucun statut juridique ni commercial en Algérie.
Aucune accréditation n’a été accordée à cette nouvelle chaîne du paysage audiovisuel algérien. La venue de Berlusconi pourrait bousculer les choses et faire avancer un dossier sensible qui est déjà sur le bureau des responsables algériens en charge du dossier. Mais l’affaire est loin d’être aisée. Des concessions devront être faites en échange d’une accréditation en bonne et due forme. Le dossier Nessma TV est bloqué en raison de l’antécédent des frères Karoui qui, malgré leur bonne connaissance des champs audiovisuels algériens, n’ont pu garder de bonnes relations avec les responsables algériens. Ce qui a conduit au blocage de leur dossier en haut lieu.
Par ailleurs, les responsables algériens regardent d’un mauvais oeil l’évolution de cette télévision privée tunisienne à vocation maghrébine. En plus du marché du publicitaire algérien qu’elle vise, il existe plusieurs aspects qu’Alger ne souhaite pas voir diffuser sur cette chaîne très regardée actuellement par les Algériens. Et l’une des plus importantes est la question du Sahara occidental, traitée par la chaîne de façon favorable à la vision marocaine. Nessma TV présente une carte territoriale du Maroc qui indexe le territoire du Sahara occidental. Même dans l’émission de jeu Qui veut gagner des millions, les questions posées par l’animateur marocain, Rachid El Ouali, aux candidats issus du Maghreb arabe, évoque l’expansion territoriale du Maroc. La question du Sahara occidental est très sensible en Algérie et son mauvais traitement risque d’avoir des conséquences considérables sur les relations entre Alger et les opérateurs privés qui souhaitent investir dans l’audiovisuel algérien. Plusieurs télévisions ont fait les frais de cette option auparavant. C’est le cas, notamment, d’Al Jazeera qui avait décidé de créer un bureau au Maroc avec un traitement très partial sur le Sahara occidental.
Il est clair que l’audiovisuel en Algérie est lié à plusieurs paramètres: la ligne politique, le dossier du Sahara occidental, la France et surtout la gestion de l’actualité politique algérienne. Donner la parole à des opposants ou des ennemis de la cause nationale pourrait fermer éternellement le bureau en Algérie. Le cas de Nessma T V et sa gestion du dossier du Sahara occidental n’est pas unique. Il expose seulement les raisons et les visions d’un pays qui aspire à garder sa vision des choses.